Critiques

(Photo: Magali Simard-Galdès, Festival d’opéra de Québec, 2018. Crédit photo: Louis Arthur)

Dans le cadre d’un nouveau partenariat avec le Concours musical international de Montréal (CMIM), le Festival d’opéra de Québec accueillait à l’auditorium Sandra et Alain Bouchard du Musée national des beaux-arts du Québec, la soprano Magali Simard-Galdès, lauréate du prix de l’Office franco-québécois pour la jeunesse lors du CMIM de 2018 avec le pianiste Michel-Alexandre Broekaert, lauréat de plusieurs concours internationaux.

Très élégante, c’est une soprano souriante et manifestement très enthousiaste qui entre sur scène, s’exprimant aussi bien par la parole que par le chant. En début de récital, le public eut droit à une belle proposition de l’aria da capo de Morgana, « Tornami a vagheggiar » d’Alcina de Haendel. Ses vocalises sont brillantes et sa reprise du A est joliment ornée. Elle s’adresse au public avec une réelle spontanéité et résume habilement le propos et l’émotion des pièces à venir. 

La suite du récital est composée de lieder de Schubert, dont Auf dem Wasser zu singen (À chanter sur l’eau), interprétés avec émotion, finesse et mélancolie, suivis par trois mélodies de Gabriel Fauré, dont « Les Roses d’Ispahan », dans laquelle elle a su moduler sa voix y traduisant bien l’exotisme oriental. Elle enchaîna avec trois sélections des Cinco Canciones populares argentinas d’Alberto Ginastera, dont « Gato », dans laquelle son chant est délicatement nuancé et sensuel.

En seconde partie, le duo enchaîne trois lieder d’Hugo Wolf, suivis de six mélodies de Cécile Chaminade, que la soprano présente comme le coup de coeur de sa tournée « Des femmes, une voix » effectuée à la suite de l’obtention du prix Maureen-Forrester des Jeunesses Musicales Canada.

Elle termina son programme avec une exécution réussie de l’air « Je veux vivre » de Roméo et Juliette de Gounod et offrit en rappel « O moi babbino caro », extrait de Gianni Schicchi de Puccini. La voix est juste et bien contrôlée. Avec son pianiste-collaborateur, elle nous a offert un programme généreux et varié, adroitement réparti entre les styles, les tempi, les atmosphères et très bien rodé. Chapeau !

Outre ses qualités musicales, vocales et expressives, ce qui est remarquable chez cette jeune soprano, c’est son aisance à s’exprimer en public et à présenter son répertoire, son naturel et sa personnalité enjouée. Les lyricomanes de la capitale nationale auront l’occasion de la réentendre ou de la découvrir alors qu’elle incarnera le personnage de Sophie dans Werther de Massenet qui inaugurera la 35e saison de l’Opéra de Québec et dont la première est prévue pour le 20 octobre 2018.