Critiques

PHOTO: Antonio Figueroa (Faust), Gino Quilico (Méphistophélès) et France Bellemare (Marguerite)
(@ Claudette Gravel)

Dans une production soignée et très réussie, la Société d’art lyrique du Royaume a présenté Faust, l’œuvre de Gounod la plus connue et la plus jouée au monde. Tous les ingrédients y sont. Une distribution admirable de chanteurs sélectionnés pour leurs qualités de jeu d’acteur autant que vocales. L’orchestre dirigé avec une grande maîtrise et précision par le chef Jean-Philippe Tremblay, quoique réduit en effectif, a rendu justice à l’œuvre. Le public est attentif et enthousiaste du début à la fin. 

La symbiose entre mise en scène, scénographie, costumes, maquillage et éclairage pour créer une tension dramatique soutenue par une forte approche métaphorique et symbolique est impressionnante. Plusieurs symboles et le pouvoir maléfique de Méphisto sont omniprésents. La metteure en scène, Guylaine Rivard, qui déplace l’action à notre époque, y transporte sa vision pessimiste du monde moderne. La scène où Marguerite tue son enfant naissant est un moment fort. Les nombreuses répliques d’icônes de La Madone et l’Enfant condamne sévèrement le geste filicide de Marguerite. Très efficace, cette mise en scène amène à la réflexion. Il y a tant d’aspects et de gens qui méritent mention. Bravo à toute l’équipe de la SALR!

* La version longue de cette critique sera publiée dans la version imprimée du numéro 16 (Printemps 2018) de la revue.