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TÊTE D’AFFICHE - Clarence Frazer

TÊTE D’AFFICHE - Clarence Frazer

Clarence Frazer
Photographie: Brenden Friesen

Au-delà de la scène, Clarence Frazer est également un athlète ainsi qu’un amoureux de la cuisine. Le chanteur ayant grandi à Toronto explique que ses parents l’ont encouragé à cultiver des intérêts variés dès son plus jeune âge – les arts n’y faisant pas exception. C’est ainsi qu’il se joint à la Toronto Children’s Choir vers l’âge de 10 ans et qu’il est introduit à la musique classique. Au sein de cette chorale, le baryton souligne qu’il y a développé des compétences transversales qui, à long terme, lui auront autant servi que les aptitudes musicales qu’il y a acquises. Se remémorant les années où il pratiquait le football et le hockey, Clarence Frazer en tire des conclusions similaires ; l’esprit d’équipe, la collaboration, le sens des responsabilités et l’éthique de travail sont des atouts que le sport de haut niveau lui aura apportés et qui le suivent encore aujourd’hui.

Avec autant d’intérêts, le choix de programme universitaire s’annonçait complexe. Au moment venu, un conseil qu’il avait reçu a fortement pesé dans la balance. Clarence Frazer se rappelle s’être fait dire qu’un amour pour la musique n’était pas suffisant pour en faire carrière, et qu’une personne pouvait seulement l’envisager s’il était impossible pour elle de vivre sans musique. À ce point dans sa vie, le chanteur considérait la musique comme lui étant vitale, et ainsi son chemin s’est tracé plus clairement. 

Sa voix, révélée dans toutes ses teintes

À la suite de ses études universitaires, le chanteur s’est joint à l’Ensemble Studio de la Canadian Opera Company. Il a également pris part au McPhee Artist Development Program de l’Opéra de Calgary. C’est lors de ses années au sein de l’Ensemble Studio que Clarence Frazer considère avoir vécu un développement majeur dans sa voix. En tant que membre de ce programme pour jeunes artistes, qui agit à titre de pont entre les études et le milieu professionnel selon le baryton, il a incarné Figaro dans Le Barbier de Séville de Rossini pour la production composée des membres de l’Ensemble Studio. « Le travail que j’ai effectué pour ce rôle a permis à ma voix d’atteindre un autre niveau. J’y ai découvert une liberté et des couleurs qui n’existaient auparavant, ou du moins qui n’étaient pas encore visibles », explique-t-il en se rappelant ce moment charnière dans son développement vocal.

Une première à Montréal

Quelques semaines après avoir incarné Papageno dans La Flûte enchantée de Mozart à Vancouver cet automne, Clarence Frazer se dit fébrile à l’idée de venir à Montréal pour participer à la version concert de l’opéra-tango María de Buenos Aires d’Astor Piazzolla avec l’Orchestre classique de Montréal, sous la direction de Jacques Lacombe. De passage dans la métropole pour la première fois dans sa carrière professionnelle, le baryton explique avec excitation que son personnage, El Payador, agit à titre de narrateur et de poète dans l’odyssée de María, qui sera interprétée par la mezzo-soprano Julie Nesrallah. 

Pour Clarence Frazer, l’évolution du tango, cette danse originaire d’Argentine qui est au cœur de l’œuvre, n’est pas sans rappeler celle de l’opéra. Bien qu’il considère que les oeuvres traditionnelles constituent encore le pain et le beurre de son travail, le baryton se dit intéressé et charmé par les nouvelles avenues disponibles dans le monde lyrique. « Je sens qu’aujourd’hui, on prend des risques [à l’opéra] et c’est bien vu. Le public y est réceptif », s’enthousiasme-t-il. 

Bien que Clarence Frazer porte une affection particulière pour la scène lyrique canadienne et qu’il soit reconnaissant des compagnies qui lui ont permis de fouler la scène et des programmes pour jeunes artistes auxquels il a pu participer, il souhaite transporter sa carrière outre-mer dans un avenir rapproché. « J’ai envie de propulser ma carrière à un autre niveau », déclare-t-il. Dans la prochaine année, il n’est donc pas impossible que son nom apparaisse sur les programmes de maisons d’opéra européennes. En parallèle, le chanteur continue de cultiver ses autres passions, gardant ainsi un équilibre qu’il juge primordial dans sa vie. « J’adore me mettre au défi, que ce soit à travers la cuisine, les sports ou la musique », conclut-il. 

Les propos de Clarence Frazer ont été traduits de l’anglais au français.


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