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TÊTE D’AFFICHE - Rachèle Tremblay

TÊTE D’AFFICHE - Rachèle Tremblay

Photographie : Raoul Manuel Schnell

C’est grâce à sa mère, qui donnait des cours de piano, que Rachèle Tremblay s’est initiée à la musique en apprenant cet instrument. L’intérêt pour le chant lyrique s’est développé plus tard, alors que la future mezzo-soprano était claviériste pour des groupes de métal. Dans un de ses groupes, il y avait une chanteuse d’opéra et la technique du chant classique a éveillé sa curiosité. Elle a donc commencé à suivre des cours de chant au Lac-Saint-Jean en privé, intégrant par la suite le Conservatoire de Québec afin d’y faire ses études collégiales, de même qu’un baccalauréat en clavecin.

Durant sa formation universitaire, la mezzo-soprano a eu l’occasion d’aller perfectionner sa technique lors d’un stage à Marseille, organisé par le Centre national d’insertion professionnelle d’artistes lyriques. Entourée d’une dizaine de collègues, Rachèle Tremblay y a reçu une formation complète, tout en se produisant dans quelques concerts. « On a fait environ une quarantaine d’auditions durant l’année ! Les directeurs venaient nous évaluer dans notre propre auditorium, donc nous étions en quelque sorte en situation de sécurité. Disons que ça “brise l’égo” de se faire juger autant de fois en si peu de temps – c’était génial ! » se remémore l’interprète.

C’est après avoir fait une tournée en Asie et d’autres stages en Europe grâce aux Jeunes Ambassadeurs Lyriques que la mezzo-soprano a intégré l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. De cette expérience, elle a été particulièrement marquée par ses diverses rencontres avec des metteurs en scène. « J’avais naturellement une aisance avec le côté théâtral, mais les principes de plusieurs metteurs en scène, dont Tom Diamond et Hugo Bélanger, m’ont vraiment inspirée tant durant l’Atelier que dans ma carrière professionnelle ». À ce sujet, l’interprète raconte avoir recontacté Hugo Bélanger après l’Atelier, alors qu’elle participait à une production du Barbier de Séville présentée à Saguenay, pour le remercier de ses enseignements qui l’avaient fortement aidée à peaufiner son rôle. 

Ayant collaboré à plusieurs reprises avec l’Opéra de Montréal depuis son séjour à l’Atelier, Rachèle Tremblay sera de retour avec la compagnie cette année afin de participer non pas à une, mais deux productions. Elle incarnera d’abord Marcellina dans Les Noces de Figaro, un personnage à la courbe narrative assez particulière selon la mezzo-soprano. « Il y a tellement de façons de jouer ce personnage, j’ai hâte de voir ce que le metteur en scène va fournir comme indications », relate-t-elle. 

Elle se produira par la suite dans Le Couronnement de Poppée, sous les traits d’Ottavia. Cet opéra a d’ailleurs une valeur sentimentale pour elle, puisque la mezzo l’a déjà interprété durant ses études. « J’avais juste chanté dans les chœurs à l’époque parce que j’étais jeune, et c’est Marianne Fiset qui interprétait le rôle d’Ottavia. C’était tellement une belle interprétation, elle m’inspire encore – je m’en souviens comme si c’était hier ! », raconte Rachèle Tremblay. De plus, sa formation de claveciniste lui est particulièrement utile pour cette production, puisqu’elle peut lire la basse chiffrée et ainsi découvrir son personnage directement au clavier.

Si elle est toujours impliquée dans le milieu lyrique, la mezzo mène également une carrière florissante dans le domaine de la chanson. Durant la pandémie, l’annulation de ses engagements à l’opéra l’a incitée à se tourner vers d’autres passions : l’écriture et la chanson à texte. Celle qui avait déjà plusieurs textes de chansons d’écrits s’est ainsi construit un studio d’enregistrement à domicile et a commencé à enregistrer ses chansons. C’est néanmoins sa participation au Concours de la chanson de Granby qui a lancé ce volet de sa carrière, alors qu’elle y a remporté le Prix du public, le Prix Tadoussac, ainsi que plusieurs autres. Son personnage La Charpie est ainsi né, et elle produit présentement ce spectacle un peu partout au Québec en parallèle de ses engagements lyriques. 

C’est donc un automne plutôt chargé qui attend Rachèle Tremblay, pour qui les projets ne finissent de s’accumuler. Aujourd’hui, le défi consiste principalement en la gestion à la fois de sa carrière lyrique, et de sa carrière sur la scène populaire. « Mon dernier engagement lyrique annulé à cause de la pandémie date du printemps 2022. C’est donc encore très récent pour moi de devoir consacrer du temps aux deux volets de ma carrière simultanément », explique-t-elle. Pour l’instant, c’est sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier que nous pourrons l’entendre du 23 septembre au 1er octobre, dans la production des Noces de Figaro présentée par l’Opéra de Montréal.


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