PORTRAIT- Klara Martel-Laroche- De la comédie musicale è l'opéra
Klara Martel-Laroche
Phorographie : Jean-Sébastien Jacques
Originaire de Québec, la soprano Klara Martel-Laroche vient tout juste de terminer un baccalauréat en chant classique au Conservatoire de musique de Montréal sous la direction d’Adrienne Savoie. Son étendue vocale et son jeu expressif lui ont permis d’aborder tout autant des rôles de soprano que de mezzo-soprano. Ainsi, on a notamment pu la voir interpréter Cricri (Le chanteur de Mexico), le prince Orlofsky (Die Fledermaus), Serpolette (Les cloches de Corneville) et Clairette (La fille de madame Angot). Cette année, elle a pris les rôles de Claudine dans La fille du tambour-major et Cendrillon dans l’opéra du même nom de Jules Massenet, présenté en février dernier par l’Atelier d’opéra du Conservatoire. Outre l’opéra, la jeune chanteuse s’est aussi démarquée pour les rôles qu’elle a tenus dans plusieurs productions de comédie musicale dans notre capitale nationale.
Quand avez-vous commencé à chanter ?
Le chant a toujours été présent dans ma vie ; ma mère a fait des études en chant classique et mon parrain est chanteur lyrique. C’est dans la famille ! Enfant et adolescente, je faisais surtout du chant populaire. Puis, lorsque j’étais en cinquième secondaire, mon père, amateur d’opéra, m’a encouragé à essayer le chant classique et m’a fait suivre des cours avec Nathalie Magnan, qui a su me convaincre ! Par la suite, je me suis inscrite au Cégep de Ste-Foy pour faire un double DEC en musique et en sciences de la nature.
Quelles ont été les rencontres marquantes dans votre parcours ?
Ma rencontre avec Nathalie Magnan et Richard Paquet a certainement été déterminante. Ils me connaissaient pour ma participation à des productions de comédie musicale, et c’est ainsi qu’ils m’ont engagée dans les productions jeunesses qu’ils présentaient dans le cadre du Festival d’opéra de Québec, m’offrant par la même occasion ma première expérience en musique classique. J’ai ainsi eu la chance de prendre part à trois productions, soit La plus belle fleur du jardin, Arthur et Mascarade à Venise. Au Cégep de Ste-Foy, j’ai continué mes études sous la direction de Linda Dumont, qui a tout de suite compris comment exploiter mon inclination pour la comédie musicale. Elle me faisait chanter des airs de comédie musicale écrits pour être interprétés avec une technique classique et c’est ce qui a stimulé mon engouement pour l’art lyrique. Enfin, depuis mon entrée au Conservatoire de musique de Montréal, je me perfectionne auprès d’Adrienne Savoie, qui a vu la nécessité de me donner une solide base en technique afin que je puisse exploiter tout mon potentiel. Grâce à elle, j’arrive à atteindre un équilibre ou le jeu, le chant, l’énergie et la passion se mélangent sans que l’un prenne le dessus sur l’autre.
Vous avez fait de la comédie musicale, pouvez-vous nous en parler ?
Je fais du théâtre depuis que j’ai 8 ans et de la comédie musicale depuis mes 11 ans. Parallèlement à mes études collégiales, j’ai pris part à plusieurs productions de comédie musicale à Québec avec les Productions du Sixième Art. J’ai ainsi tenu le rôle-titre dans Blonde et légale et je dois dire que ç’a été un gros défi. J’ai beaucoup appris, car c’était vraiment un rôle important pour lequel il fallait jouer, chanter et danser sans arrêt ; je me suis même teinte en blonde pour les besoins du rôle ! Cette expérience hautement stimulante a d’ailleurs confirmé que je ne ferais pas de sciences et que je me consacrerais à la musique.
En février dernier, vous preniez le rôle de Cendrillon dans la production de l’Atelier d’opéra du Conservatoire de musique de Montréal. Que retenez-vous de cette expérience ?
C’était la première fois que je chantais un rôle principal à l’opéra et j’ai adoré ! C’était un beau défi, il y avait beaucoup de musique à apprendre et à perfectionner, surtout que ce n’est pas le genre de rôle avec lequel je suis familière. J’ai plutôt été habituée à tenir des rôles comiques, alors le personnage de Cendrillon, qui est une jeune fille douce et réservée, m’a permis de me dépasser. J’ai vraiment aimé travailler sur ce projet, nous étions une belle équipe et tout le monde était motivé à faire de cette production une réussite ! (voir la critique élogieuse de cette production par le directeur de la revue Daniel Turp, L’Opéra, no 23 (Printemps 2020), p. 33)
Avez-vous une préférence pour un type de répertoire ?
Je suis amoureuse du théâtre chanté, donc j’aime tous les opéras ! J’ai cependant une préférence pour les opéras de la période romantique, duXXe siècle et pour les créations contemporaines. J’aime aussi la langue française. Je trouve que chanter dans ma langue me permet d’avoir un lien direct avec le texte et qu’il est plus facile de développer un rapport émotif avec les mots qui sont ceux que je pourrais utiliser.
Parlez-nous de votre implication dans le milieu de la santé depuis le début de la pandémie. Quelles sont vos motivations ?
Je suis une personne qui aime être occupée et avoir un agenda bien rempli. Quand la pandémie a entraîné l’annulation ou le report des événements auxquels je devais participer, je n’ai pas hésité à m’impliquer. Je me suis inscrite sur le portail « Je contribue » et je suis maintenant aide-préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD. Je suis entrée dans un univers que je ne connaissais pas du tout ; c’est parfois difficile, mais ça vaut le coup. Je ne fais pas que donner des soins, je partage aussi des moments précieux avec les résidents et résidentes ; c’est très humain. Récemment, je tenais compagnie à une dame et en discutant, elle m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Je lui ai dit que j’étais chanteuse d’opéra. Elle m’a alors demandé de lui interpréter ses airs préférés, ce que j’ai fait et elle s’est mise à chanter avec moi ! En tant qu’artiste, je considère qu’il est important de connaître plein de choses et j’estime que cette expérience contribue à enrichir mon bagage tout en me permettant de faire ma part dans cette situation particulière.