ARTISTE À DOMICILE - MARIANNE LAMBERT
Applaudie à la fois pour l’intelligence de son jeu et de sa maîtrise vocale, la soprano colorature Marianne Lambert a fait sa place tant au Québec qu’à l’international. Celle qui enseigne aussi le chant au Cégep de Saint-Laurent revenait d’ailleurs d’un séjour en France dans le cadre d’un échange étudiant avec sa classe, au cours duquel ses élèves ont pu assister à divers ateliers et cours de maître.
Cultivant la polyvalence, Marianne Lambert se produit tout autant à l’opéra qu’au récital, et son répertoire couvre un vaste éventail d’oeuvres, de la période baroque à la période contemporaine. Alors qu’on pouvait l’entendre en tant que Diane dans Actéon de Charpentier l’automne dernier à la salle Bourgie, la soprano s’est également produite dans plusieurs opéras de Mozart, ayant tenu les rôles de Despina dans Così fan tutte et Mademoiselle Silberklang dans Der Schauspieldirektor, un singspiel parodiant la vanité des chanteurs. Elle a par ailleurs été saluée par la critique pour l’élégance de ses vocalises dans son interprétation de Gilda dans Rigoletto de Verdi à l’Opéra de Rennes en 2014. Plus récemment, elle a pu être entendue dans Cendrillon de Massenet à l’Opéra d’Angers-Nantes, où elle y incarnait la Fée, rôle qu’elle avait également tenu à l’Opéra de Montréal en 2010. D’ailleurs, elle sera de retour en France à l’automne pour incarner Ophélie dans Hamlet d’Ambroise Thomas, en plus de se produire avec le quatuor Liger au Théâtre Graslin de Nantes dans un concert consacré à Mozart et Haydn.
La chanteuse conserve cependant une très forte attirance pour le récital. Très intransigeante envers soi-même, elle avoue avec fierté avoir maîtrisé le répertoire des lieder ; s’exprimer dans la langue de Goethe représentait une difficulté supplémentaire en raison de sa dyslexie. Sa persévérance aura toutefois porté fruit, puisqu’elle a été lauréate du Prix du récital An die Musik lors de l’édition 2017 du Concours international de chant Clermont- Ferrand en France, alors qu’elle interprétait des oeuvres de Schubert, Berg, Brahms et Strauss. La soprano ne manque pas d’évoquer cette expérience avec ses élèves pour les encourager à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Selon elle, la voix lyrique est plus grande que nature, se surpasser et rêver grand constitue la base du métier ! Cet été, le public d’ici pourra profiter de sa présence dans la capitale nationale, alors qu’elle se produira dans un récital sous la thématique de « L’amant jaloux » au Festival d’opéra de Québec le 3 août. Réunissant la harpiste Valérie Milot et le bassoniste Mathieu Lussier, ce spectacle découle d’une volonté de prolonger le partenariat entre ces artistes, qui avaient collaboré à l’occasion d’un concert avec l’ensemble à vent Pentaèdre. L’idée de Valérie Milot s’est concrétisée par la création d’un récital à saveur humoristique pour lequel Mathieu Lussier a conçu le programme : au menu, des oeuvres de Mozart, Grétry, Méhul et Devienne dans un décor de France de l’Ancien Régime. Les artistes ont voulu recréer – avec quelques libertés ! – l’atmosphère de Versailles où galanterie et hypocrisie règnent, et dans laquelle évolue une trame narrative tournant autour d’un triangle amoureux entre Marie-Antoinette, Louis xvi et un mystérieux étranger.
Dans une mise en scène d’Élise Rivard, ce concert satirique a été présenté pour la première fois le 1er juin dans le cadre du Festival Classica, et figure également au programme du FestiVoix de Trois-Rivières le 4 juillet. Ravi de l’engouement suscité par le public, le trio compte bien faire traverser « L’amant jaloux » outre-mer. Il est d’ailleurs déjà attendu au Festival de Bergerac à l’automne prochain et sera présenté dans le château du même nom, de quoi replacer les personnages dans un décor qui leur conviendra !