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ARTISTE D'AILLEURS, ICI : Johanni van Oostruum

ARTISTE D'AILLEURS, ICI : Johanni van Oostruum

Photographie : S.N. De Vries

De passage pour la première fois au Québec, la soprano sud-africaine Johanni van Oostrum sera de la distribution du Vaisseau fantôme de Wagner présenté dans le cadre du festival d’opéra de Québec cet été. Elle y reprendra le rôle de Senta, qu’elle a chanté pour la première fois en 2015 à l’Opéra de Bonn.

Diplômée de l’Université de Pretoria sous la direction de Mimi Coertse, elle a depuis brillé dans de nombreuses productions de Mozart et de Strauss notamment. C’est d’ailleurs sa prestation remarquée en tant que Marshallin dans Der Rosenkavalier – elle avait accepté de remplacer la chanteuse à la toute dernière minute – qui a véritablement lancé sa carrière. Depuis, son talent pour ce répertoire n’a cessé de s’affirmer et sa voix a été qualifiée déjà plusieurs fois de straussienne, bien qu’elle ne se cantonne pas aux seules œuvres de Strauss. En effet, un autre de ses rôles de prédilection est celui de la Comtesse Almaviva dans Les noces de Figaro, qu’elle a chanté à plusieurs reprises, notamment à l’Opéra de Munich, à l’Opéra de Bonn et au Minnesota Opera. Son travail sur les nuances, surtout dans l’air « Dove sono i bei momenti » a été très remarqué et la soprano est souvent admirée pour sa grande technique qui lui permet de faire ressortir toutes les couleurs nécessaires aux rôles qu’elle incarne. Outre l’opéra, Johanni van Oostrum chante régulièrement en concert et son répertoire inclus notamment la Neuvième symphonie de Beethoven, les Passions de Bach et les requiem de Mozart, Verdi et Brahms.

La saison dernière, elle a fait ses débuts dans le rôle-titre dans Salome à l’Opéra de Graz en novembre 2018. La qualité de son jeu, qui mettait en évidence le côté tordu de ce personnage ayant grandi dans un environnement où les abus de pouvoir étaient monnaie courante, atteignait un point culminant dans la scène finale.  La presse a salué le ton introspectif et le phrasé bien étudié dans le monologue final qui a été qualifié de tour de force. Elle a débuté l’année 2019 en prenant le rôle de Marietta dans Die Tote Stadt de Korngold à l’Opéra de Limoges. Dans ce rôle, sa grande maîtrise technique qui lui permet transformer sa voix et de présenter différentes facettes du personnage a été très apprécié de la critique. Au printemps, elle s’est également distinguée lors de la prise de rôle d’Agathe dans Der Freischütz de Weber au Théâtre de Caen, un rôle qu’elle est appelée à reprendre la saison prochaine et qui la mènera sur les scènes du Théâtre de la ville de Luxembourg et du Théâtre des Champs-Élysées en octobre puis à l’Opéra de Rouen en novembre. female best performance in opera

S’agissant de son rapport avec l’univers lyrique wagnérien, elle se dit attirée par la puissance, l'intensité dramatique et la complexité psychologique du travail du maître de Bayreuth. Elle trouve fascinant que Richard Wagner ait composé à la fois les livret et musique pour ses œuvres, réussissant en outre, à l'aide de leitmotivs, à confier à l'orchestre le soin de représenter également les personnage, tout en faisant avancer le récit et en créant un monde d’émotions unique. Elle rappelle avoir tenu à ce jour les rôles d’Elsa dans Lohengrin au Deutsche Nationaltheater et Staatskapelle Weimar, au Hessisches Staatstheater Wiesbaden et au Theater Bonn, celui d’Eva dans Die Meistersinger von Nürnberg au Komische Oper Berlin ainsi que celui de Senta dans Die Fliegende Holländer au Theater und Orchester Heidelberg, au Theater Bonn et au Cape Town Opera, ayant reçu pour cette dernière prestation la « Fleur du Cap female Best Performance in Opera Award. Commentant aussi pour L’Opéra- Revue québécoise d’art lyrique le rôle de Senta et sa participation au Festival d’opéra de Québec dans Le Vaisseau fantôme, celle-ci se dit toujours fasciné le thème de la rédemption par l’amour qui est central à  l’opéra et qu’incarné le personnage de Senta. Elle se sent privilégiée de pouvoir travailler avec le metteur en scène François Girard et sa fantastique équipe de création ainsi qu’avec le chef Jacques Lacombe qui l’a dirigé dans l’opéra Holofernes d’Emil Nikolaus von Rezniček au Theater Bonn en 2016.


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