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PORTRAIT : JEUNE ARTISTE- CAROLE-ANNE ROUSSEL

PORTRAIT : JEUNE ARTISTE- CAROLE-ANNE ROUSSEL

Née à Rivière-du-Loup, la soprano Carole-Anne Roussel est diplômée du Conservatoire de musique de Québec. Elle y a travaillé sous la supervision de Sonia Racine. Elle a remporté le premier prix de chant du Concours de musique du Canada en 2016. L’été qui s’achève aura été pour elle une succession effrénée de stages de formation et de perfectionnement avec la compagnie Tempêtes et passions, au Festival Orford Musique, à l’Institut canadien d’art vocal ainsi qu’au Domaine Forget où elle s’est vu attribuer un stage de formation à la réputée Chapelle musicale Reine-Élisabeth de Belgique pour la saison 2018-2019. Découvrons Carole-Anne Roussel.

À quel moment la musique est-elle entrée dans votre vie ?

Je ne suis pas née dans une famille musicale et il n’y avait d’ailleurs pas d’instruments de musique à la maison. C’est véritablement à l’adolescence que la musique a commencé à prendre une place dans ma vie du fait de mon inscription dans le programme Musique-Études de l’École de musique Alain-Caron en partenariat avec le Collège Notre-Dame de Rivière-du-Loup. Marie-Maude Viens, qui m’y a enseigné le chant, m’a fait constater que ma voix prenait la tangente du classique. D’ailleurs, elle était d’avis qu’il était utile, avant de privilégier tout style de musique, « d’apprendre d’abord le classique ». L’enthousiasme du public à la suite de mes prestations de concerts de fin d’année m’a convaincue d’« avancer dans mon art » et de poursuivre mes études en musique et en chant, ce que j’ai fait au Cégep Sainte-Foy où je me suis retrouvée dans un environnement musical stimulant.  

Vous avez choisi le Conservatoire de musique de Québec pour continuer votre formation. Avez-vous apprécié votre passage dans cette institution de « haut-savoir » musical ?  

J’y ai tant appris, et j’ai particulièrement apprécié l’environnement plus intime qu’offre le Conservatoire pour des jeunes qui veulent parfaire leur art. La rencontre de mon instructrice de chant Sonia Racine a été le fait le plus marquant de mon séjour au Conservatoire et celle-ci s’est avérée une enseignante et une conseillère tout simplement remarquable. Devant choisir un autre instrument, j’ai pu y améliorer ma formation en piano qui est fort utile pour une chanteuse… qui peut ainsi s’accompagner ! Mais lorsqu’il est question d’accompagnement, je n’ai que d’éloges pour le pianiste Martin Dubé, qui s’est avéré un professeur extraordinaire et qui m’a aussi appris, comme Sonia Racine, les rudiments de l’art lyrique. Les cours de diction m’ont été d’un précieux secours et l’enseignement de langues étrangères – particulièrement de l’allemand, qui m’a séduite – me seront fort utiles dans ma carrière lyrique. Les enseignements en jeu scénique de Bertrand Alain ont particulièrement enrichi ma formation de future artiste, comme m’ont également intéressée les cours du musicologue Bertrand Guay.  

Quels stages de formation et quelles classes de maître avez-vous suivis à ce jour ? Que vous ont-ils apportés ?  

J’ai effectué des stages de formation avec la compagnie Tempêtes et passions, au Festival Orford Musique, au Domaine Forget et à l’Institut canadien d’art vocal. J’ai notamment suivi des classes de maître avec Marlena Malas, Margo Garrett, Wolfgang Holzmair, Kathryn LaBouffe, Joseph Rouleau et Richard Margison et José van Dam. Ces artistes m’ont offert des outils pour donner à ma voix, tantôt du volume et de la puissance, tantôt de la précision et de la pureté.  

Quels rôles avez-vous interprétés à l’opéra ? Qu’avez-vous chanté à ce jour en concert ?

À ce jour, j’ai incarné le personnage d’Annina dans The Saint of Bleecker Street de Menotti au Conservatoire de musique de Québec ainsi que celui de Laurette dans Le Docteur Miracle de Bizet pour La Relève musicale. Ma première présence à l’Opéra de Québec aura été dans le rôle d’une novice dans Suor Angelica de Puccini. J’ai pris part au Festival d’opéra de Québec en chantant dans les chœurs du Requiem de Verdi en 2014 et dans l’opéra Louis Riel de Harry Somers en 2017, mais aussi en tant que membre de La Brigade lyrique. S’agissant d’événements concertants, je me suis produite avec l’Orchestre de l’Estuaire en 2016 et j’ai chanté lors du concert Verismo et Viennoiseries avec Tempêtes et passions en 2017, ainsi qu’en ouverture du 33e Festival d’été de La Maison Trestler en 2017.  

Quelles artistes lyriques comptent parmi vos sources d’inspiration ?  

Deux grandes interprètes me viennent immédiatement à l’esprit. D’abord, une compatriote et notre grande contralto nationale Marie-Nicole Lemieux. Celle-ci m’inspire par sa force de caractère, sa discipline et son audace, mais aussi par sa joie de vivre et sa personnalité si attachante. S’agissant d’une artiste internationale, la mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato est, pour moi, un modèle à suivre, à la fois par sa simplicité et sa capacité à si bien communiquer et apprivoiser son public. Ce choix m’amène à constater qu’une soprano peut être inspirée par des chanteuses d’une toute autre tessiture !  

Parlez-nous du groupe « Renouveau » ?  

Nous nous décrivons comme de jeunes artistes du Conservatoire de musique de Québec qui se rassemblent pour des concerts variés présentant chaque instrument en solo et en ensemble. J’y chante avec ma meilleure amie, la soprano Évelyne Larochelle ! L’Ensemble Renouveau nous permet, avec trois instrumentistes de grand talent, la violoniste Marjorie Bourque, le violoncelliste Simon Desbiens et le pianiste Bruce Gaulin, de partager le plaisir de faire de la musique avec de nouveaux publics.  

Quels sont vos projets pour les prochains mois… et les prochaines années ?  

Dans l’avenir immédiat, et dans la magnifique chapelle du Musée de l’Amérique francophone, je chanterai lors de la grande Fête lyrique de Tempêtes et passions le 24 septembre, ainsi que dans le cadre d’un autre événement organisé par la compagnie de Guy Lessard le 3 novembre sous le thème Trésors du Bel Canto romantique. De plus, le 2 décembre, avec La Relève musicale, je participerai à un concert de Noël dans un autre lieu emblématique de notre capitale nationale, la chapelle des Augustines de l’Hôtel-Dieu-du-Sacré-Cœur. Lorsque je me sentirai prête, j’espère pouvoir prendre part à des concours internationaux de chant. Sans doute voudrais-je aussi développer au cours des prochaines années le répertoire de musique contemporaine qui, grâce au compositeur Yannick Plamondon, avec lequel j’ai pu travailler au Conservatoire, suscite chez moi un intérêt grandissant.  

Je continuerai à chercher ma voie… et suis bien confiante que je la trouverai !  

Daniel Turp  


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