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ARTISTES D'ICI, AILLEURS: ÉTIENNE DUPUIS

ARTISTES D'ICI, AILLEURS: ÉTIENNE DUPUIS

Les mélomanes ont pu dernièrement se réjouir de la présence du baryton Étienne Dupuis sur la scène lyrique québécoise, lui qui a incarné au printemps le jeune Simon dans Les Feluettes à l’Opéra de Montréal, et qui a retrouvé à l’été son personnage de Johnny Rockfort dans Starmania opéra au Fest ival d’opéra de Québec. Il met le cap sur Berlin à l’automne pour participer à deux productions de Verdi, Un ballo in maschera et La traviata. Il sera ensuite à Paris à l’hiver et reviendra sur la scène montréalaise au printemps pour interpréter Pink dans la création mondiale si attendue Another brick in the wall à l’Opéra de Montréal. 

Impressionné par l’accueil chaleureux des spectateurs pour Les Feluettes de Kevin March, le baryton exprime son étonnement devant l’ampleur du succès : « Tous les ingrédients étaient réunis pour en faire une réussite, mais la réaction de la salle m’a énormément surpris. Fous furieux, les gens débordaient d’enthousiasme ! Après chaque représentation, une mer de monde venait nous voir pour nous montrer à quel point ils étaient émus et touchés par ce message d’amour. » Collaborant pour la première fois avec la majorité des membres de la production, Étienne Dupuis louange le travail du metteur en scène : « Je lève mon chapeau à Serge Denoncourt, qui a fait un travail extraordinaire. J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi polyvalent qui comprenait exactement le rôle d’un bon metteur en scène. Ayant porté plusieurs fois la pièce de théâtre à la scène, il m’a guidé dans le travail du personnage du jeune Simon, qui devait être chanté pour la première fois. Il a su transposer parfaitement la pièce en opéra. » 

Cet été, le chanteur comblait à nouveau le public québécois par sa présence dans la production de Starmania opéra de Luc Plamondon et Michel Berger, qui a été grandement acclamée par la critique. Il témoigne de son expérience : « C’était extraordinaire ! Nous sommes tous revenus, nous ne pouvions pas refuser cette opportunité ! Nous avons enfilé nos vieux costumes et nous avons pu mener le spectacle à un tout autre niveau. La grande différence avec la production originale, c’est que nous étions vocalement et théâtralement plus à l’aise. Il y a huit ans, c’était exceptionnel, mais je ne pensais pas que cela aurait pu être encore meilleur. » 

Reconnu pour son jeu sensible et la somptuosité de sa voix, Étienne Dupuis est aujourd’hui invité sur les plus grandes scènes internationales. Il faisait ses débuts en 2011 au Deutsche Oper de Berlin en tant que Zurga dans Les pêcheurs de perles de Bizet. Depuis, il est régulièrement invité à y chanter, notamment cet automne dans deux productions de Verdi qu’il commente ainsi : « Selon moi, la clé pour bien interpréter Verdi est le bel canto, donc apprendre à chanter la longue phrase musicale. Lorsque cela est bien maîtrisé, l’essentiel est là, il y a toujours une émotion qui en découle. Après, il faut oser dans la mobilité corporelle, ce qui créera le mouvement émotionnel. Les meilleures productions de Verdi sont celles où les personnages vivent exactement ce qu’ils disent. » Il incarnera Renato dans Un ballo in maschera les 16, 21 et 24 septembre, et les 19 et 25 novembre, et Giogio Germont dans La traviata les 15 et 20 octobre prochains. 

Après une immersion dans la musique baroque à l’hiver, interprétant Oreste dans Iphigénie en Tauride de Gluck au Palais Garnier de Paris, Étienne Dupuis sera de retour à Montréal pour incarner le rôle-titre de Another brick in the wall en mars 2017. 

S’affirmant comme l’un des barytons les plus prometteurs de sa génération, Étienne Dupuis témoigne de l’importance de garder un lien avec l’essence même de la musique : « Il n’y a rien de mieux que de participer à une production avec des chanteurs et des metteurs en scène qui partagent un même objectif, celui de réussir à toucher et à émouvoir les gens. J’aime l’émotion, j’aime faire vivre l’émotion, j’aime quand les gens sortent de la salle chamboulés et transformés : c’est mon but. C’est, je crois, le but de l’art en général. »


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