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Jean-Philippe Sylvestre- Un pianiste… qui chante de la main droite !

Jean-Philippe Sylvestre- Un pianiste… qui chante de la main droite !

 Jean-Philippe Sylvestre

Le pianiste québécois Jean-Philippe Sylvestre a le vent dans les voiles… et ses voiles l’ont conduit le 22 octobre à la Maison symphonique de Montréal où il a présenté un programme comprenant notamment des œuvres de Franz Listz (Rhapsodie hongroise no 2), Maurice Ravel (Miroirs et Pavane pour une infante défunte) et d’André Mathieu (Concerto de Québec). Il prendra la route pour notre Capitale nationale pour y présenter le 11 novembre 2022 ces œuvres et comme il l’avait aussi fait dans la Métropole, Sonate pour piano no. 14 en do dièse mineur op. 27, no 2 Clair de lune de Ludwig van Beethoven, le Prélude et fugue no 4 en do dièse mineur (BWV 873) de Johann Sebastian Bach et Islamey, op. 18 de Mili Balakirev.

L’Opéra a tenu à échanger avec celui qui a récemment conquis le public de Berlin avec ce même programme pour savoir si un grand pianiste de concert comme lui s’intéresse à l’art lyrique et à l’opéra. La réponse de Jean-Philippe Sylvestre ne se fait pas attendre. « J’aime le chant qui est la base de tout. La voix n’est-elle d’ailleurs pas l’instrument que tout être humain possède, que l’on a dans son corps, qui est intégré en nous ». « Le chant est ainsi l’un des modes d’expression musicale les plus accessible et émouvant ». 

Dans l’apprentissage de son métier de pianiste, il a accompagné un grand nombre d’élèves de chant. « C’est un plaisir de travailler avec des chanteurs et chanteuses qui sont, comme les pianistes, de véritables interprètes de la musique », ajoute-t-il. Il a vécu à nouveau ce plaisir le 23 novembre 2021 lorsque la mezzo-soprano Julie Boulianne et lui-même ont, ensemble, « interprété » Cinq mélodies populaires grecques de Maurice Ravel dans le cadre d’un concert de répertoire de contes et mélodies présenté par l’Orchestre classique de Montréal (OCM) (voir la critique de ce concert publié dans L'Opéra ici)

Jean-Philippe Sylvestre et Julie Boulianne
Orchestre classique de Montréal
Salle Pierre-Mercure, Montréal
23 novembre 2021
Photographie : Brent Callas

Même s’il ne chantonne pas comme d’autres pianistes lorsqu’il joue, l’on peut penser ici à Glen Gould, il dit avoir besoin de respirer. Mais lorsqu’il pratique ses pièces, il lui arrive souvent de mettre des mots sur les notes qu’il joue. Son approche est vocale et son répertoire de prédilection le lui permet. Ainsi, si l’on considère les œuvres qui seront au programme du concert du 11 novembre, la Rhapsodie hongroise no 2 est une œuvre éminemment vocale, monodique il est vrai, comme l’est aussi, davantage encore, dit-il, le Prélude et fugue no 4 de Bach. « Lorsque l’on joue du Bach, il faut que ça chante. Ma main droite chante, fait la voix, ma main gauche accompagne. Toutes les voix, à travers mes doigts de pianiste, comme s’ils étaient les membres du chœur, doivent vivre… et chanter. », ajoute-t-il. La musique instrumentale de notre grand compositeur québécois André Mathieu chante aussi, comme le public pourra le découvrir, selon lui, lorsqu’il jouera le Concerto de Québec. Il lui reste par ailleurs à découvrir à inscrire dans son répertoire le volet voix de l’œuvre de Mathieu qui a composé un nombre significatif de mélodies et sur lesquelles il promet de travailler. 

S’agissant du travail et les concerts à venir, Jean-Philippe Sylvestre ralentira un peu le rythme dans les deux prochains mois. Il sera de retour au Musée Jacquemart-André à Paris en janvier et se produira avec l’English Chamber Orchestra en février. Et une série de concerts est prévue avec l’Orchestre symphonique de Londres après la sortie de l’enregistrement pour Chandos du nouveau Concerto pour piano du compositeur québécois Airat Ichmouratov auquel il a contribué pour la partie pianistique.

Mais, avant Paris et Londres, il y aura Québec et il reste quelques billets pour assister au concert au Palais-Montcalm que vous pourrez vous procurer en cliquant ici.


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