ACTUALITÉS- In Memoriam Fernande Chiocchio (1929-2021)
Fernande Chiocchio
En un 27 septembre 2021 et à l’âge 92 ans, la mezzo-soprano Fernande Chiocchio s’est éteinte. La communauté québécoise d’art lyrique pleure l’une de ses grandes artistes lyriques. Elle était la fille de feu Michele Chiocchio et feu Réjeanne Bastien. Elle laisse dans le deuil son fils François Landry, sa bru Pascale Lalonde, ses petits-fils Thomas et Raphaël, neveux et nièces, cousins et cousines ainsi qu’une multitude d’amis et élèves.
Intronisée au Panthéon canadien de l’art lyrique en 2006 et ayant affirmé que « Chanter [était] un état d’être », Fernande Chiocchio a évoléu sur de multiples scènes et plateaux de télévision, au Québec et ailleurs dans le monde. Elle débuta au théâtre Her Majesty's dans L'Amour des trois oranges de Prokofiev avec l'Opera Guild en 1952 et participera à 12 productions de cette compagnie, notamment dans Carmen (1960), La Traviata (1962), Faust (1963) et Madama Butterfly(1965 et1969). Elle a également chanté ce dernier rôle à la Canadian Opera Company (1964) et à la Vancouver Opera Association (1965). À la télévision d’État, elle chanta dans L'Enfant et les sortilèges de Ravel (1957) et tint les rôles de Mère Jeanne dans Dialogues des Carmélites (1960) et Bertha dans Le Barbier de Séville (1965). Fernande Chicchio s’est notamment distinguée en prenant part à la première québécoise et canadienne de l’Opéra d’Aran de Gilbert Bécaud à Montréal en 1965. L’opéra mettait aussi en présence le baryton Robert Savoie et le ténor André Turp.
Aux Festivals de Montréal, elle chanta dans Les Noces de Stravinsky, The Fool de Harry Sommers et Werther (1966). Elle interpréta Emilia dans Otello avec l’Orchestre symphonique de Montréal lors du Festival mondial d'Expo 67 et elle reprit ce rôle en septembre 1973 à l’Opéra du Québec où elle avait déjà incarné la maîtresse des novices de Suor Angelica(1971) et Maddalena de Rigoletto (1972). Démontrant un réel intérêt pour la musique contemporaines, elle participa à l'enregistrement de Kékoba de Gilles Tremblay et à Phrases 1 de Serge Garant. En 1978, elle s'installa en France où elle chanta notamment à l'Opéra de Nantes dans Louise de Charpentier et I-330 de Jacques Bondon la même année.
Fernande Chiocchio
Fernande Chiocchio a dédié une importante partie de sa vie à l’enseignement du chant en sa qualité de professeure de chant au Conservaroire de musique de Hull de 1967 à 1978. Elle a été également été directrice artistique de l'Opéra-Comique du Québec entre 1984 et 1988.
La Société d’art vocal de Montréal a eu le mérite de pérenniser la carrière ce cette grande artiste lyrique en publiant une biographie sous la plume de Richard Raymond. L’ouvrage décrit le parcours de la chanteuse depuis sa naissance à Montréal le 29 mai 1929 et vous pouvez en lire une recension sous la plume du signataire de la présente nouvelle en cliquant ici.
Les derniers mots de ce livre lui étaient d’ailleurs réservés et donnaient à la publication un si joli titre : « La vie est magnifique… et elle continue ».
Que la vie de Fernande Chiocchio continue à travers les souvenirs de sa si grande contribution à la vie lyrique québécoise !