Articles

PROFIL- Théâtre lyrique de la Montérégie

PROFIL- Théâtre lyrique de la Montérégie

C’est en 1997 que le Théâtre lyrique de la Montérégie (TLM) est fondé par d’anciens membres du Théâtre lyrique de Boucherville, dissout deux ans auparavant. S’étant donné pour mission de rendre accessible l’art lyrique pour tous, le TLM présente des opérettes et des airs d’opéra en français, accompagné d’un orchestre de 14 musiciens. Chaque année, il donne un concert en novembre et monte une production complète au mois de mai. Les spectacles de la compagnie montérégienne attirent à chaque saison un public fidèle, mais aussi des curieux, venus s’initier à l’opérette.

Fort d’une tradition qui dure depuis 23 ans, le Théâtre lyrique de la Montérégie a aussi connu un rayonnement à l’international, puisque la troupe s’est rendue à deux reprises en France, dans la région des pays de la Loire, plus précisément à Écommoy. Lors de l’édition 2002 de cet échange culturel, le TLM avait donné des représentations de La Vie parisienne d’Offenbach. Le directeur artistique et musical de la troupe, Donald Lavergne, qui accompagnait alors le groupe comme chanteur, se rappelle avec malice combien il avait été audacieux pour une compagnie québécoise de présenter cette opérette... en France ! Leur production avait toutefois été si bien reçue qu’ils ont renouvelé l’expérience en 2007 en présentant Les Cloches de Corneville de Robert Planquette.

La troupe du TLM est constituée d’un noyau dur, le chœur, formé pour l’essentiel d’amateurs, mais aussi de mélomanes désireux de maintenir un lien étroit avec la musique. Au chœur, se joignent des chanteurs recrutés sur la base d’auditions pour tenir les rôles principaux dans le cadre de la production annuelle. Tenues dès le mois de juin, soit près d’un an avant la présentation du spectacle, ces auditions permettent de rassembler une distribution en adéquation avec la vision de l’œuvre choisie. Ces solistes sont souvent étonnés de constater l’unité du groupe de choristes qui s’investissent avec beaucoup de rigueur dans la préparation des productions. Donald Lavergne souligne d’ailleurs que l’une des forces du groupe est la discipline avec laquelle ses membres travaillent. Comme il le dit, «on peut très bien arriver à présenter un spectacle de qualité professionnelle, ça demande simplement plus de temps et de travail». C’est pourquoi la compagnie ne présente qu’une production complète par année, ce qui permet de faire un travail de fond, d’éduquer les choristes tant dans le répertoire de l’opérette, qui est vaste, que sur le plan de la technique vocale. Souvent, comme le rappelle le directeur de la compagnie, il faut amener les choristes à se faire suffisamment confiance pour qu’ils aillent au-delà de leurs limites.

Cette année, la compagnie a préparé une version de L’Étoile de Chabrier que Donald Lavergne

qualifie de « féérique » et de « magique », sans toutefois tomber dans une narration destinée aux enfants. Bien qu’il ait encore beaucoup d’incertitude entourant la tenue des quatre représentations prévues du 8 au 10 mai prochain en raison de la pandémie de la maladie à Coronavirus (COVID-19), le directeur assure que tout le travail accompli ne sera pas perdu. À moins de deux mois de la première, plusieurs éléments de la production sont déjà prêts, tels les costumes et les décors, sans compter tout le travail de répétition que ce spectacle a nécessité. Il n’est donc pas question d’abandonner ce projet et Donald Lavergne promet que L’Étoile verra le jour et envisage de remplacer le concert de novembre 2020 par cette production advenant le cas où il serait impossible de la présenter ce printemps.

Un tel scénario bousculerait effectivement les projets prévus pour l’an prochain, surtout que la saison 2020-2021 marquera un changement de direction musicale et artistique au sein de la compagnie. Donald Lavergne ne compte pas abandonner la troupe pour autant puisqu’il réintègrera le chœur. C’est nul autre qu’Étienne Cousineau qui a été choisi pour prendre le relais. Celui-ci connaît d’ailleurs très bien les membres du Théâtre lyrique de la Montérégie, puisqu’il a collaboré ces dernières années avec cette troupe, d’abord comme chorégraphe, puis comme metteur en scène. C’est en outre lui qui signe la mise en scène de leur production de L’Étoile. Il est d’ailleurs permis de croire que la nomination d’Étienne Cousineau à titre de directeur artistique permettra de poursuivre les échanges lancés entre les compagnies d’opérette du Québec depuis l’an dernier. Le chœur du Théâtre lyrique de la Montérégie s’était alors joint aux Productions Belle Lurette – compagnie dont Étienne Cousineau est le fondateur et directeur artistique – pour présenter le concert « D’Amour et d’Offenbach » en juin 2019.

La prochaine saison promet donc d’être un peu différente, mais Donald Lavergne se fait rassurant : «La mission demeurera la même et le répertoire aussi, la compagnie ayant à cœur de présenter des œuvres accessibles tant pour le public que pour les choristes ».


Partager: